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Des mots et maux

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Des mots et maux
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4 avril 2018

EU - thanasie

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Thanatos, même dans son rôle, sait se tenir, ne s'acharne  pas.

" La mort n'est rien ! " dis-tu Sénèque, nous ne la rencontrons jamais.

Qu'en est-il de ces humais bien pensant qui s'octroient le droit de la prolonger,

Sous le prétexte fallacieux que Thanatos n'a pas encore décidé ?

La mort fait partie de la vie et notre but, je crois, est de la rendre belle.

Pourquoi donc n'en est-il pas de même quand Thanatos s'en mêle ?

Il existe un moyen, un préfixe, une délivrance :

- EU - comme Eugène, le bien né, Eutopie, le lieu où il fait bon vivre, Euphonie, la Muse à la belle voix.

Même les Dieux Olympiens avaient compris le sens du bon -heur-

Mais nous, égoïstes humains contemporains, planqués derrrière nos lois de bioéthique, sans même savoir ce qu'elles recouvrent,

Cette vie justement que nous nous devons de protéger jusqu'au bout,

Nous permettons d'affamer, de déshydrater jusqu'à ce que le corps n'en puisse plus.

Sénèque, tu vois, la mort n'est pas rien quand l'humain s'en mêle,

Et il se cache derrière tout prétexte pour ne pas honorer les siens grâce à l' EU-thanasie.

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29 avril 2016

Histoire de temps

40.

15.

25.

Le premier, c'était aujourd'hui. C'était. Dans une autre vie.

Le deuxième, c'est la durée de ton absence. Trop longue. Bien trop longue.

Le troisième, c'est l'âge que tu auras toujours. Trop jeune. Bien trop jeune.

Et moi du haut de mes 36 ans, je ne peux que constater que le temps ne change rien à l'affaire, tu resteras mon grand frère.

20 décembre 2015

Victor

ours-peluche-chambre-enfant-1186229-616x380Je m’appelle Victor, j’ai 5 ans. J’ai pas de parents, je suis tout seul. On m’a abandonné quand j’étais tout petit parce que je suis différent, c’est un docteur de l’orphelinat qui me l’a dit. Un docteur un peu spécial parce qu’il soigne pas de bobo, il faut juste lui parler parce qu’il parait que ça fait du bien. Je suis différent parce que j’ai pas de dents. Pas de cheveux non plus. C’est pas ma faute, c’est aussi le docteur qui m’a dit ça. Mes parents étaient frère et sœur et il parait que ça se fait pas parce que sinon ça fait moi et être moi, c’est vraiment pas marrant. 

Moi ce que je comprends c’est que mes parents ils ont fait un truc pas bien et puis c’est moi qui suis puni parce que je suis pas comme tout le monde et je trouve pas ça juste. Moi je trouve que les gens ils sont bêtes des fois, et même méchants. Le docteur il dit que c’est normal que j’aime pas les gens parce que les gens ils m’aiment pas parce que je suis différent.

La vie c’est pas drôle, c’est triste aussi. Je pleure souvent parce que je me sens seul. Je compte pour personne et personne ne compte pour moi. J’aime bien certains grands, le docteur et Cécile par exemple, mais pas beaucoup. J’aime pas la vie.

Y’a pas que les grands qui m’aiment pas, les autres enfants non plus. Dans l’orphelinat les autres enfants ils m’aiment pas, ils jouent jamais avec moi, ils se moquent de moi. Les éducateurs eux font semblant de pas voir ma différence mais je vois bien lui qu’ils me regardent pas comme les autres petits enfants qui ont des dents, des cheveux et tout ce qui fait un enfant bien comme il faut.

 

 

 

Alors Victor s’enfuit. Il ne part pas de l’orphelinat parce qu’il ne saurait pas où aller. Alors il fuit dans sa tête à lui. Et dans sa tête à lui il y a un monde merveilleux. Dans sa tête il a un papa et une maman qui l’aiment. Dans sa tête il est tout seul dans une grande maison où il n’y a pas d’autres enfants pour se moquer de lui. Et puis surtout dans sa maison dans sa tête, il n’y a pas d’autres enfants pour partager l’amour de ses parents. Le soir, quand il n’a plus à se défendre, quand il n’a plus à supporter le regard des autres et qu’il est seul dans son lit, c’est là qu’il se sent le moins seul. Il retrouve sa famille, il retrouve sa maison, il est chez lui.

Alors un jour Victor décide une chose étrange. Un jour il décide que le plus bel endroit qu’il ait connu c’est celui de ses rêves le soir quand il s’endort.  Alors un jour Victor décide de ne pas se réveiller. Il ne sait pas comment faire, il finit toujours par se réveiller même s’il n’en a pas envie, même s’il est mieux dans son rêve que dans la vie réelle. Pourtant il sait que c’est possible parce qu’il y a Maxime. Maxime le sait lui comment faire pour ne pas se réveiller. Il raconte à tout le monde qu’un soir il a vu sa maman prendre des tas de cachets parce qu’elle avait mal à la tête qu’elle lui a dit. Maxime a eu peur de voir tous ces cachets mais il n’a rien osé dire. Ce n’était pas pire ça que quand elle buvait l’alcool à la bouteille et qu’après elle l’enfermait à clef dans sa chambre pour éviter de le frapper. Alors il est allé se coucher lui aussi. Et puis le lendemain il s’est réveillé tard, il sentait bien qu’il était trop tard pour aller à l’école. Pourtant maman elle, elle dormait toujours. Il a essayé de la réveiller mais rien n’a marché. Alors Maxime a eu peur, très peur cette fois. Il a été voir Marie, la concierge de l’immeuble, il pleurait et lui a dit que maman ne se réveillait pas. Marie a tout de suite appelé les pompiers. Maxime est resté avec elle parce qu’il avait peur de retourner voir maman qui ne se réveillait pas. Quand les pompiers sont arrivés ils ont expliqué à Maxime que sa maman était partie faire dodo pour toujours parce qu’elle avait pris trop de cachets…

Victor sait où trouver des cachets. Il ne sait pas si c’est pour le mal à la tête mais peut-être que ça marcherait quand-même. Quand il est vraiment très mal dans sa peau parce qu’il se sent trop seul, il demande souvent à aller voir Cécile, l’infirmière, en disant qu’il a mal au ventre. Cécile ne lui donne rien. Elle le laisse juste s’allonger sur un des lits de l’infirmerie et elle vient tout près de lui lui raconter des histoires. Sans rien lui demander. Juste pour être avec lui. Elle est gentille Cécile. Et quand il reste là un moment, parfois Cécile le laisse parce que d’autres enfants viennent la voir pour un bobo quelconque. Et quand ça a l’air sérieux, Cécile va chercher des cachets de toutes sortes dans une armoire.

Alors Victor, un jour où il y a sport, décide d’aller voir Cécile. C’est bien le jour où il y a sport parce que l’orphelinat est calme à l’intérieur. Victor ne va jamais au sport, il est trop faible pour ça. A cause de ça aussi les autres se moquent de lui. Jamais il ne joue au ballon, jamais il ne joue à chat. A la récré, Victor s’assoit sur un banc et attend. En réalité il n’attend pas vraiment. Il rêve. Mais ça ne se voit pas alors les autres croient qu’il attend. Et pour ça aussi on se moque de lui : « T’attend quoi Victor, le déluge ? » Victor sait ce que c’est le déluge. Il va souvent à la messe Victor et il aime ça parce qu’on raconte plein d’histoires presque magiques. Et justement il aimerait bien qu’il y ait le déluge : plus de garçons pour se moquer de lui, et plus de Victor…

Victor est à l’infirmerie, avec Cécile. Encore une fois elle est près de lui à lui raconter des histoires. Mais voilà qu’un élève tape à la porte et qu’on entend des pleurs : c’est Maxime qui ramène un petit, il saigne du nez et Maxime l’accompagne. Maxime repart et le petit pleure très fort. Cécile se précipite auprès de lui. Victor est un peu jaloux mais ça va. Il se dit qu’il va pouvoir aller chercher les cachets pour le mal à la tête. Cécile a ouvert l’armoire pour prendre des compresses et elle dit au petit de l’attendre, elle va dans la salle d’eau pour les mouiller. L’armoire est à côté du lit où Victor a l’habitude de s’allonger. Il se lève d’un bond et attrape une grosse boîte de médicaments. Il ne sait pas lire mais il y a un triangle rouge dessiné dessus. Ca doit vouloir dire qu’ils sont forts ces médicaments, tant mieux.

Quand Cécile revient il est assis dans le lit et comme elle est très occupée avec le petit il lui dit qu’il veut retourner voir les autres faire le sport. Elle est un peu étonnée mais comme le petit pleure toujours très fort, elle dit d’accord à Victor et le laisse partir.

Victor ne va pas voir les autres au sport. Ils vont encore se moquer de lui de toute façon. Alors il retourne au dortoir en laissant sa main sur la boîte de médicaments. Victor se sent soulagé, il va enfin pouvoir partir chez lui. Plus personne ne se moquera de lui, ça n’arrive jamais dans le monde de sa tête.

Victor s’allonge sur son lit, va chercher un verre d’eau à la salle d’eau commune aux garçons. Et puis Victor commence à avaler les cachets. Ce n’est pas facile de les avaler tout ronds. Il n’a jamais aimé ça, il est encore petit Victor. Mais un a près l’autre, avec une gros grimace pour les faire passer il les avale. Il n’a bientôt plus d’eau dans son verre. Victor retourne à la salle d’eau. Tiens, c’est bizarre elle tourne la chambre. Les cachets doivent bien marcher, il va dormir bientôt. Victor arrive à remplir son verre d’eau une fois de plus même s’il en met un peu à côté. Il se rassoit sur son lit et continue à avaler. Victor ne sait pas compter mais c’est sûr que ça fait beaucoup de cachets déjà, d’ailleurs il n’y en a presque plus dans la boîte. Et ça tourne toujours, de plus en plus vite. Alors Victor s’allonge, il se dit qu’il en a pris assez maintenant. Il ferme ses yeux et s’en va. Victor revoit sa maison, son papa et sa maman de ses rêves à lui. Victor se sent bien. Victor est heureux. Puis tout à coup tout devient très clair, trop clair, Victor est ébloui. Puis tout devient sombre, très sombre. Tout est noir. Victor ne voit plus rien, plus de maison, plus de papa, plus de maman…

Victor est rentré chez lui mais cette fois, il ne reviendra pas.

 

J'ai réellement rencontré le petit garçon qui a inspiré cette nouvelle, c'était en 1999. Il ne s'appelait pas Victor et j'espère que pour lui, la vie se sera déroulée autrement...

29 avril 2015

39 non-bougies mon frère...

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Moi, je vieillis jour après jour

Toi, tu n'as pas eu cette chance ;

Depuis je vis dans cette errance

De t'attendre au coin d'un carrefour.

 

Tu peux pas ne plus être là

Tu as des bougies à souffler aujourd'hui !

Peut-être serais-tu papa ?

Peut-être serions-nous amis ?...

 

Nous n'étions encore que des enfants

Tu as tiré ta révérance

Je croyais que quand on s'rait grand

On dépasserait nos souffrances.

 

Seulement tu n'as pas grandi

Moi, seule, sans toi je vieillis.

Sur des photos je te retrouve

Dans mon sourire, dans mes yeux...

Ce que dame nature prouve

C'est qu'une fratrie c'est à deux !

 

Tu me manques, aujourd'hui comme il y a treize ans

Tu me manques, je n'oublie rien avec le temps.

Ton absence je ne m'y ferai pas

Ton silence, je ne l'entendrai pas.

 

Tu es parti vers d'autres lieux,

Tu as traversé le miroir

Mais qu'est-ce que tu as fait mon vieux ?

Je t'attendais pleine d'espoir.

 

Trente-neuf non bougies mon frère,

Si triste est ton anniversaire...

 

27 mars 2014

Père militaire

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Un père de famille

Très heureux et conquis

Rentre chez lui, sourit,

Et il crie, s’émoustille :

 

-Vous n’allez pas me croire,

Je viens de recevoir

Mes papiers militaires

Pour partir à la guerre.

 

-Pourquoi es-tu heureux ?

Dis son garçon peureux

 -Je ne veux pas gâcher

Ce soir privilégié !

 

Ca pleure, ça s’enlace,

Son épouse s’écrie :

- Reste, reste chéri !

Mais trop tard, il la chasse.

 

-Là, papa est parti

Rentrez mes tout petits…

Dit la maman en pleurs.

« Qu’il vive, mon Seigneur ! »

 

Deux ans plus tard, un homme

Sous l’arbre fait un somme

Là-haut son père veille

L’amour est sans pareil.

 

Angelina, 12 ans.

 

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14 janvier 2014

Errance

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J’errais sur les routes depuis quelques semaines et jamais je ne m’étais sentie aussi libre. J’aimais sentir le vent frais sur ma peau et entendre le chant du ruisseau qui coulait en contrebas.

Quand je marchais sur les chemins de terre et que j’entendais les oiseaux qui chantaient des mélodies pures et remplies de joie, mon cœur s’accélérait et j’étais transportée dans un autre monde. Sans savoir pourquoi je m’allongeais en les écoutant et je sentais l’odeur exquise des fleurs des champs comme un parfum envoutant.

Certains soirs je m’endormais dans l’herbe tendre et verte d’un champ. Mais je n’aimais pas vraiment être seule la nuit car je repensais à mon logis, à ma famille et j’avais un trou dans le cœur. Pour me calmer je regardais les étoiles et j’imaginais que c’était les bougies que je regardais des heures durant se consumer. Dans la nuit quand j’étais réveillée par un cri ou un frôlement, je devais me convaincre que ce n’était qu’une chouette.

Pour cette raison ou parce que je ne dormais jamais beaucoup, je me levais tôt et je regardais le soleil se lever, les animaux se réveiller et les rayons du soleil éclairer les gouttes de rosée.

Après ce merveilleux spectacle qui me remplissait le cœur de joie, souvent, je courrais à perdre haleine dans cet océan vert.

Pendant ce voyage je m’étais sentie libre et joyeuse à rester cachée derrière un arbre pour entrevoir les biches qui se levaient mais je ne revivrai pas l’expérience car l’absence de logis et l’amour d’une famille m’avaient trop fait souffrir.

Angelina, rédaction imposée.

13 décembre 2013

Liberté

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Aujourd'hui je laisse ma "plume" à  ma fille Angelina,  12 ans,  qui m'autorise à  publier ce poème qu'elle a écrit il y a quelques mois, comme ça, juste parce qu'elle aime ça...

Une blanche colombe

Qui caresse l'écume 

Laisse échapper ses plumes

Entendant une bombe.

 

"Pour notre liberté !"

Hurla un citoyen

Les militaires armés

Tirent sur  les égyptiens 

 

Liberté, quel grand mot

Puisque des plombs perdus

Arrivent sur l'oiseau 

Qui chut  dans la cohue.

29 novembre 2013

Homauxphones

mots et maux

 

Des mots qui s'écrivent
Des maux qui se taisent
Des mots qui se crient
Des maux qui se terrent
Des mots qui exultent
Des maux qui tuent

Des mots qui touchent
Des maux qui blessent
Des mots qu'on entend
Des maux qu'on ressent
Des mots insupportables
Des maux insoutenables

Des mots futiles
Des maux inutiles
Des mots qui apaisent
Des maux qui s'allègent
Des mots qui soulagent
Des maux qui s'oublient

Des mots en gage
Des maux en cage

19 novembre 2013

Néant

Me libérer de tout ce poids qui pèse sur mes épaules, ne plus me poser de questions.
Etre libre de vivre ma vie, de rire, de profiter de chaque instant.
Les choses arrivent sans qu'on s'y attendent, sans qu'on les choisisse.
Les gens pensent ce qu'ils veulent, on est parfois embarqué par le flot infernal de la vie.
On veut croire en un avenir meilleur, en l'amour, en la liberté.
Qu'est-ce que l'amour, qu'est-ce qu'une vie meilleure, qu'est-ce que la liberté ?
Je ne suis personne pour donner des fondations à ces édifices.
Je ne sais plus qui je suis moi-même.
Je croyais que je le savais avant mais ce n'était qu'un leurre. Je ne voyais qu'une partie de mon essence. Je suis bien plus que cela.
Je ne suis plus sûre de rien, je suis perdue, totalement perdue dans mon corps, dans ma tête, dans ma propre vie.
Suis-je comme tous ces gens qui courent après des chimères ?
Je n'ai plus envie de rien, je ne crois plus en rien, même plus en la vie.
On vit et puis c'est tout.
Je me débats sans cesse avec cet instinct de survie qui m'a poussé jusqu'ici et au bout de chemin je me demande "A quoi bon ?"
Je ne me donne pas le droit d'avoir de telles pensées et pourtant je ne peux m'empêcher d'en arriver objectivement à cette conclusion.
A ceux qui m'ont connu avant, je ne peux dire si j'ai changé ou simplement ouvert les yeux.
A ceux qui me connaissent aujourd'hui, pardon de ne pas être d'agréable compagnie.
A ceux qui ont toujours ressenti ce néant de l'existence, j'aurais préféré ne jamais vous rejoindre.

31 mai 2013

L'autre est moi

Son corps est mort, sans vie

Mon corps vit vers la mort

Vacarme, sirènes hurlantes

Hôpital, de fièvre brûlante

Il meurt, c'en est fini de lui

Je meurs, il va changer mon sort.

 

Il file sur les routes

Vers sa dernière escale.

Autour de lui le doute,

Chez ses parents, s'installe :

" Faut-il donner, garder tout ou partie de lui?

Qu'avait-il décidé de faire après sa vie ? "

On parle, on s'interroge, on ne sait que penser,

Le temps nous est compté, il faut se décider.

"Je suis pour ! – Que dis-tu? Tu es trop jeune Léa !

- C'est mon frère, je sais tout ! Il s'est confié à moi… "

La famille incrédule étudie la question

Ce serait le trahir que d'oser dire non…

Autre lieu, on s'affaire autour de lui :

Un cœur, des poumons, des reins, c'est parti

Ce qui faisait de lui un homme

Va en sauver six cette nuit.

Un peu partout ses chromosomes

Vont sauver des gens et des  vies.

Vingt-deux heure, c'est terminé,

Son corps tout vide est refermé.

Il va rejoindre sa famille,

Ils l'ont perdu, leur vie vacille,

Mais ne cesseront de l'aimer…

 

Il est vingt-deux heure, on m'appelle.

Le coup de fil tant attendu !

Celui qui fera de moi celle

Qu'aujourd'hui je suis devenue.

Après la joie, l'angoisse monte

Et si je ne revenais pas ?

Ma fille pleure, elle en a honte

" Il ne faut pas mon petit chat !

Maman fera tout ce qu'elle peut

Pour se battre et pour revenir.

Je voudrais exaucer ton vœu

Et ne plus te faire souffrir. "

Mais déjà les lumières amères

Et le lieu de nos Au revoir

La nuit est là, la lune éclaire

Ma longue plongée dans le noir.

 Dans l'ambulance, la route file à toute allure

Je n'arrive plus à parler

J'ai froid. J'ai peur. Je ne sais si j'ai la carrure

Pour faire face et pour gagner.

Nuit blanche, angoisse, tout s'accélère

Il est l'heure d'aller au bloc

J'ai très peur de les laisser faire

Toutes mes pensées s'entrechoquent.

Mais déjà j'ai quitté la Terre

Un mois d'Enfer et de souffrance

Un mois où j'ai cru mourir chaque jour

Où j'ai marqué à jamais l'enfance

De ma petite puce d'amour.

Elle vient mais ne me parle pas

Elle vient, ne me regarde pas.

" Pourquoi ? écris-je fébrilement. "

Pas de réponse à ma question

Je ne saurai qu'après longtemps

Qu'elle faisait face à ses démons.

" Tu parles pas, ne souris pas, tu ne fais rien. "

Voilà ce qui plongeait mon ange en plein chaos.

Comment t'aider mon ange ? Je ne sais pas bien

Ce qui pourrait soulager ta peine et tes maux.

Enfin je quitte ce cachot

Enfin je respire et c'est beau.

Mes jambes ne me tiennent plus

Mais je respire à plein poumons

Plus de trois mois que je n'ai vu

Les balles de foin, ma maison…

 

Un appel a changé ma vie

Un appel a détruit la vôtre

Nos vies se croisent, il part je vis

Il a donné sa vie à d'autres.

Une petite fille rit

Léa dit adieu à son frère

" Maman, on fait la course, dit ? "

Elle, se blottit contre sa mère.

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